Le besoin de manger sans fin est un symptôme complexe qui vient illustrer que d’autres besoins ne sont pas satisfaits en vous. Alors plutôt que de se juger encore et encore, acceptons l’idée de mieux se connaître, de mieux cerner ses besoins afin de pouvoir y répondre autrement.
Explorons ensemble quelques-uns de ces besoins en attente d’être écoutés.
Un besoin de…:
- d’affection, de tendresse, d’amour : et ce que l’on soit seul(e) ou en couple. On peut parfois être entouré(e) et sentir une solitude immense en soi, avoir l’impression d’être incompris(e). C’est alors dans la nourriture que l’on trouvera cette chaleur, ce réconfort.
- de compenser d’autres frustrations liées notamment aux soucis financiers : « J’ai du mal à m’offrir quoi que ce soit, du mal à tout payer, alors je me réfugie dans la nourriture en guise de plaisir ».
- de reconnaissance : besoin d’exister, d’être accepté(e) comme on est, d’être aimé avec nos qualités et nos défauts, d’être reconnu dans nos compétences
- d’un espace à soi, de temps pour soi alors que l’on courre d’une activité à l’autre pour le travail, pour les enfants…Manger devient alors son seul moment de plaisir personnel.
- d’intimité sexuelle, d’une vie sexuelle de qualité alors que l’on est célibataire ou que cette sphère est désertique au sein du couple.
Si vous vous retrouvez dans l’un de ces besoins insatisfaits, prenez le temps de les sonder, de les identifier car à force de trouver refuge dans la nourriture, on ne sait même plus ce qui se cache derrière. Une fois le repérage réalisé, mettez votre esprit en mode solution :
« Comment puis-je combler ce besoin autrement ? ». Et peu importe que les réponses viennent tout de suite ou pas tout de suite, ça n’a pas d’importance. Vous brancher à « comment en sortir ? » finira par vous ouvrir des pistes même si cela prend un peu de temps.
– de prendre votre place, de tenir compte de vous
Si vous avez davantage le sentiment que vous mangez parce que vous êtes trop empathique, que vous donnez trop de vous-même aux autres au détriment de vos propres envies, les pistes à creuser sont différentes.
Là il s’agira plutôt d’apprendre à dire non et à mettre vos limites. Pour cela, commencez aussi par une opération de repérage : Quelles sont les situations où vous avez dit oui alors que vous aviez envie de dire non ? Quelles sont les personnes pour lesquelles vous avez tendance à vous sacrifier ? Quels sont les contextes où vous êtes particulièrement vulnérable ?
Une fois ce travail de détective effectué, donnez-vous du temps avant de répondre aux gens ; évitez les réponses à chaud et optez plutôt pour : « j’y réfléchis et je te reviens demain avec ma réponse ». Cela vous laissera un espace pour donner une réponse en toute conscience et qui tienne compte de votre véritable envie.
Souvenez-vous que pour pouvoir donner, il importe aussi de se recharger en énergie !
Il y a les autres ET vous, pas les autres OU vous.
Vous avez tout à fait le droit d’être imparfait(e), de ne pas être toujours en forme et disponible.
– d’être parfait(e) en toutes circonstances
Ici, c’est la dureté envers vous-même qui vous tue et vous pousse à manger. L’exigence est telle que la pression interne est constante. Si par malheur vous fautez (du moins à vos yeux), vous devenez expert dans l’art de vous culpabiliser, de vous fustiger ! Histoire de rajouter de la pression en plus !
Pour rappel : trop de contrôle et vous encourrez un énorme risque d’avoir un symptôme qui échappe à votre volonté !
Si vous êtes dans ce cas de figure, appuyez aussi sur pause quelques instants : repérez les moments de compulsions, voyez s’il y a un lien avec une situation où vous avez été trop exigent(e) envers vous-même, une situation où vous vous êtes méprisé(e) ?
Si oui, fort à parier que l’excès de nourriture est là pour vous punir vous-même d’une faute…réelle ou imaginaire (plus souvent imaginaire qu’autre chose d’ailleurs 🙂 )
Identifiez les phrases assassines de votre esprit critique et apprenez à les nuancer : ce n’est pas parce que vous n’avez pas pu accomplir une tâche aujourd’hui que vous êtes le dernier des nuls pour l’éternité !!
– de vous rebeller
La diététicienne a concocté pour vous un régime super strict ? Le médecin vous sermonne parce que vous avez pris du poids et que vous ne faites pas de sport ? Votre conjoint(e) vous harcèle parce que vous mangez trop ? Vous vous bottez les fesses vous-même pour maigrir de façon draconienne ?
Et vlan, une partie de vous se révolte et, comme un pied de nez à l’autorité, vous mangez le double !
Si cet état de fait vous parle, commencez aussi par un petit bilan :
« Est-ce qu’il m’est déjà arriver de dévaliser une pâtisserie par colère envers ma propre tyrannie ou celle d’un autre ? »
Profitez-en pour repérer les mots « gâchette » tels que : « je dois, je devrais, j’aurais dû, il faut que, tu dois, tu devrais, tu aurais dû… ». Toutes ces expressions ont l’art de titiller le rebelle en nous et de provoquer un état inverse. Optez pour un langage plus doux, plus bienveillant, vous verrez, c’est beaucoup plus efficace !
Conclusion
Faire le bilan de nos besoins insatisfaits constitue une étape parfois douloureuse. La tentation de continuer à les fuir est grande et c’est humain. Néanmoins, le seul moyen d’en sortir est de faire face à nos zones en souffrance ; c’est le seul chemin possible vers la guérison. Une fois que la carte de vos besoins est claire, mettez-vous en quête de les satisfaire d’une façon saine et équilibrée pour vous, à votre rythme, à la vitesse qui vous convient. Et parfois, se faire aider accélère le parcours 😉
Je vous souhaite des moments d’écoute attentive envers vous-même tout au long de la semaine.
Je vous embrasse
Florence
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !