Le sport est devenu une obsession quotidienne pour vous ?
Vous êtes angoissé(e) quand quelque chose freine votre pratique ?
Toute votre journée en pâtit si vous n’avez pas eu votre dose d’exercices physiques ?
Vous faites plusieurs heures de sport chaque jour ?
Vous trouvez que ce n’est jamais assez et que votre corps n’est jamais assez bien ?
Vous trouvez que les autres n’en font pas assez ?
Vous êtes prêt(e) à mettre vos autres secteurs de vie de côté pour pouvoir vous entraîner ?
Vous déprimez et êtes en véritable état de manque si quelque chose empêche votre entraînement ?
Vous avez des conflits avec votre entourage à propos du sport ?

Si vous répondez oui à au moins 4 de ces critères, il est temps d’appuyer sur off et de vous poser quelques questions car la bigorexie vous guette…Le sport est passé du stade de plaisir au stade de l’obsession.

Comment la définir ?

Pour la cerner, je reprendrai ici une note des spécialistes du Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie de Toulouse :

« Besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement et intensivement une ou plusieurs activités physiques et sportives en vue d’obtenir des gratifications immédiates et ce malgré des conséquences négatives à long terme sur la santé physique, psychologique, sociale »

Notons que ce trouble n’est reconnu par l’OMS que depuis 2011.

Dans une société qui prône la minceur et la performance, son incidence est en plein expansion

Qui est concerné ?

Pas la peine d’être un professionnel du sport pour en souffrir, ce trouble touche également les amateurs.

Isolément, on la retrouve davantage chez les hommes en quête d’une musculature et d’un corps parfait, bien « sec ». Elle sera souvent associée à un régime alimentaire protéiné strict, à la prise de substances anabolisantes et de compléments alimentaires multiples.

En association avec l’anorexie, elle formera un cocktail explosif à quasi tous les coups et touchera donc beaucoup les femmes. Le but est alors assez clair : maigrir, maigrir, maigrir…Zéro graisses et augmenter son métabolisme.
La personne qui en souffre pensera alors : « Si je fais moins de sport, je serai énorme ! »

Les signes et symptômes qui doivent alerter :

  • Une envie irrépressible de s’entraîner, à savoir que cette envie est compulsive et n’est plus sous contrôle !
  • Une pratique de plusieurs heures chaque jour sans laisser au corps le temps de récupérer.
  • Un sentiment régulier de ne jamais en faire assez.
  • Des horaires, des rituels très stricts concernant les entraînements.
  • Une insatisfaction permanente de son image corporelle : le corps est toujours perçu comme étant trop gras ou pas assez musclé en bref, la vision de soi est complètement altérée.
  • Un désir ardent et continu de modifier son apparence.
  • Une estime de soi en chute libre qu’on espère redorer à travers cette grande rigueur sportive.
  • Un sentiment intense d’angoisse et de culpabilité si la pratique est pour une raison quelconque entravée.
  • Syndrome de manque en cas d’arrêt suite à une blessure : anxiété, troubles du sommeil, nervosité intense, irritabilité…
  • Toute la journée est perçue comme foutue en cas de non possibilité de s’exercer.
  • La vie affective en subira aussi les répercussions : des conflits autour de toutes ces heures passées à faire du sport, des sorties mises de côté pour pouvoir pratiquer, l’impression que le corps n’est pas encore suffisamment parfait que pour être désirable et séduisant…
  • Le sport commence à envahir progressivement les autres sphères de la vie : les restos sont maudits à cause de leur repas perçus comme dangereux, les sorties entre amis sont de plus en plus réduites, parfois même le travail en prend un coup. On est prêt à tout perdre pour pouvoir continuer à s’entraîner.
  • Une place disproportionnée du sport dans le discours et l’identité de la personne.
  • Une alimentation qui s’aligne sur cette rigueur et qui devient de plus en plus restrictive avec des règles ultra rigides et difficiles à déloger.
  • Autres problèmes de santé liés au cortège de substances qui y sont souvent associées (anabolisants, produits pour maigrir, autres substances dangereuses visant un gain musculaire…)
  • Présence de fatigue intense et de blessures diverses

Des origines encore mal comprises :

  • Un aspect biochimique : comme on le sait maintenant, la pratique du sport entraîne une libération importante d’endorphines (hormones du bien-être et de la plénitude). La recherche constante de ce shoot pourrait donc apporter une explication. À noter cependant qu’en excès, c’est plutôt un mal-être psychique qui s’installe car le shoot recherché ne sera plus jamais suffisant ;

Au-delà de ça, les raisons peuvent être multiples et variées tout comme pour les troubles du comportement alimentaire :

  • Vide affectif à combler.
  • Frustrations professionnelles à endiguer.
  • Faille de l’estime de soi conséquente.
  • Obsession pour la perfection.
  • Une recherche constante de repousser ses limites.
  • Une agressivité refoulée et finalement retournée contre soi.

Des risques encourus non négligeables :

Outre les répercussions déjà énoncées sur le plan psychologique et social, la santé est également soumise à rude épreuve :

  • Risques importants de déchirures musculaires, et ce d’autant plus que la personne refuse de ralentir aux premiers signaux émis par le corps. Elle va ainsi développer sa résistance à la douleur et l’ignorer jusqu’à ce que le corps s’exprime de façon plus catégorique.
  • Fractures osseuses, fractures de stress
  • Atteinte des tendons
  • Risques d’infarctus
  • Danger d’aboutir à un épuisement général de l’organisme

Comment en sortir ?

L’idéal, est de pouvoir la dépister au plus vite d’où l’importance d’une meilleure information notamment au niveau des coaches sportifs. Au plus tôt la personne sera référée vers des spécialistes au plus elle aura de chances de s’en sortir.

Le problème, c’est que peu d’individus viennent consulter d’eux-mêmes, tout comme dans l’anorexie au départ, et pour des raisons assez similaires :

  • Le comportement donne un sentiment de toute puissance à la personne qui en souffre comme si elle défiait la vie et la mort
  • La pratique est perçue comme saine et positive et l’addiction est souvent déniée
  • Même en cas de reconnaissance de l’aspect compulsif, la personne aura tendance à dédramatiser : « Vaut mieux être addict à ça qu’autre chose ! »

La prise de conscience du trouble peut donc prendre du temps.

Le traitement visera l’apprentissage d’une consommation plus modérée et une reconnexion au plaisir plutôt qu’à la performance. Le but ultime étant d’être à nouveau aux commandes, de redonner une juste place aux différents domaines de vie et de considérer son corps avec plus de bienveillance. Un travail plus global sur l’estime de soi aura ici tout son sens : l’individu doit prendre conscience de sa propre valeur indépendamment de ses compétences sportives.

Conclusion

En un mot comme en cent, dans la bigorexie, tout le quotidien sera organisé autour de la pratique sportive. Ce n’est plus la personne qui est aux commandes, c’est le sport qui dirige sa vie et comme pour tout excès, les dangers encourus peuvent être très graves tant pour le psychisme que pour la santé.

Si vous vous sentez pris(e) au piège de votre pratique, n’hésitez pas à consulter et à privilégier des activités de groupe.

Le sport doit rester un plaisir et non devenir une contrainte qui occupe toute la place dans vos pensées.

Prenez soin de vous avec douceur, vous le méritez bien…

Florence
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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