Lors d’un précédent article « La boulimie nerveuse : de quoi parle-t-on ? », nous avions tracé les grands traits de la boulimie et fait la distinction avec l’ hyperphagie.

Dans ce nouvel article, nous allons voir plus en détails ce que peut vivre une personne souffrant de ce trouble et  aborder les conséquences sur le plan de la santé physique.

Pour parler de boulimie, la personne doit avoir des épisodes répétés d’hyperphagie: à savoir ingérer des quantités très importantes de nourriture et ce en un temps relativement rapide. Le besoin est perçu comme étant irrépressible et manger occupe l’esprit de façon persistante. Généralement, les crises sont orientées vers des aliments particulièrement gras ou sucrés; aliments souvent bannis en dehors des crises !

Les accès peuvent surgir de façon impulsive, on mange alors tout ce qui tombe sous la main, de façon frénétique et sans prendre le temps de cuisiner.

Les éléments déclencheurs peuvent être nombreux :

  • L’ingestion d’un aliment dit « gâchette» et non autorisé dans l’esprit de la personne car considéré comme « mauvais ». La panique est telle que « raté, pour raté » autant en manger beaucoup et se faire vomir après.
  • L’exposition à certains aliments bannis lors d’une période de restriction.
  • Le ressenti d’émotions fortes : quelles soient négatives… ou positives !
  • Contrariété, frustration, ennui.
  • Le retour dans le milieu familial.
  • La solitude vécue comme une souffrance.

Les crises peuvent aussi être préméditées (et c’est d’ailleurs souvent le cas): tout est planifié, les aliments sont choisis de façon précise, la crise a lieu seul(e)

Mais cela ne s’arrête pas là, le sujet ayant une peur phobique de grossir, aura recours à des stratégies « de compensation » telles que :

  • Vomissements provoqués : que ce soit avec le doigt, en appuyant sur le ventre, avec une cuillère…
    Si la crise à lieu à l’extérieur, tout est généralement prévu (trousse de toilette dans le sac).L’après crise se manifeste par un sentiment d’épuisement ou de soulagement ou de honte ou les trois…
    En effet, les aspects dépressifs, les sentiments de culpabilité et de désespoir ont tôt fait de se repointer même si la sensation première est un apaisement.Entre les accès compulsifs, la tendance est plutôt à la restriction (ce qui ne fait que favoriser l’apparition d’une autre crise). Ce côté contraignant peut remplir plusieurs fonctions : éviter la prise de poids, se punir d’avoir perdu le contrôle, se donner une illusion de maîtrise…
  • Abus de laxatifs et/ou diurétiques.
  • Prise d’hormones thyroïdiennes ou de médicaments « coupe-faim».
  • Abus d’excitants dans l’espoir de potentialiser la dépense énergétique : café, tabac, cocaïne…
  • Consommation d’eau en excès pour « éliminer».

Notons que la plupart de ces stratégies sont un leurre : on ne perd pas de graisses ou de poids réel avec des laxatifs et des diurétiques… on perd juste en eau avec d’ailleurs un risque de déshydratation important.

En fait, le poids affiché sur la balance est une telle obsession que ça devient la seule chose qui compte réellement.

  • Le sport est souvent utilisé aussi pour pallier à la prise de nourriture et c’est d’ailleurs là son seul objectif : entraînement intense plusieurs fois par semaine, souvent en solitaire.L’idée n’étant pas l’esprit de compétition mais bien d’assécher ce corps qui encombre. En cas d’empêchement (grippe ou imprévu), la personne se sent angoissée et agressive. Et même blessée, la personne aura tendance à forcer pour brûler ses calories à tout prix…

Le corps ne sort évidemment pas indemne de cette souffrance, de nombreuses complications finissent par surgir et altérer la santé physique :

  • Problèmes du système digestif : oesophagite, ulcères, voire dans des cas extrêmes rupture de l’estomac.
  • Impossibilité d’aller à selles sans laxatif car l’intestin n’est plus habitué à fonctionner de part lui-même.
  • Problèmes aux reins.
  • Déshydratation.
  • Carences, malnutrition.
  • Altération de l’émail dentaire, caries, problèmes de gencives.
  • Déficit en potassium (dû aux vomissements) avec risques importants de troubles cardiaques.

Ne perdez cependant jamais de vue que vous pouvez vous en sortir et recouvrer la santé. Le parcours est certes arpenté, les moments de découragements parsèmeront la route, mais le chemin vers le meilleur de vous-même en vaut la peine…

Avec douceur,

Florence
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même.

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